C'est un petit journal jouissant d'une renommée discrète dans le nouveau monde, le New York Times, qui rapporte la nouvelle méthode de financement dégotée par le leader Nord-Coréen Kim Jong-il : lâcher des hackers sur les jeux en ligne, si populaires en Corée du Sud, afin de rassembler des monnaies virtuelles convertibles en cash.
Ce sont les autorités sud-coréennes qui rapportent cette nouvelle activité. La Corée du Nord aurait entraîné une armée de nerds et de "hackers". Jeudi, la police de Séoul arrêtait quatre sud-coréens et un sino-coréen accusés d'assembler cette armée pour organiser un squad de 30 experts joueurs, jouant depuis le nord de la Chine. Le squad aurait mis au point et utilisé des softs pour pénétrer les serveurs de jeux tels que Lineage et Dungeon Fighter. L'intrusion leur aurait permis de jouer sans interruption, 24h/24, sur des comptes derrière lesquels des fermes de douzaines de PC bots (sans utilisateur) farmaient à donf.
Ils vont kiffer Diablo III
Les farmers sont presque aussi vieux que les MMO, on le sait, et l'or revendu illégalement (tout du moins en allant à l'encontre des conditions d'utilisation de tels jeux) à des joueurs traditionnels est au coeur d'une économie parallèle difficile à quantifier. C'est d'ailleurs, probablement, l'une des raisons principales qui ont conduit Blizzard à annoncer la mise en place d'un système officiel dans Diablo III, permettant aux joueurs d'acheter et revendre des richesses virtuelles contre de l'argent bien réel.
Toujours est-il qu'en un peu moins de deux ans, la ferme en question aurait rapporté 6 millions de dollars. 55% seraient allés aux "hackers", qui auraient transféré une partie de ces gains à Pyonyang, capitale de la Corée du Nord. La police explique que ces individus, tous diplômés des meilleures universités scientifiques Nord Coréennes, étaient affectés à deux structures : un Centre d'Informatique Coréen de l'Etat à Pyonyang, et la Korean Neungnado General Trading Company. Cette dernière, toujours selon la police sud-coréenne, serait contrôlée par une agence secrète du Parti Communiste du nom de Bureau 39, qui rassemblerait des sommes en devises étrangères pour le compte de Kim Jong-il en chapeautant traffic de drogue, contre-façon, ventes d'armes, et autres activités illégales mais rigolotes.
C'est la faute du jeu vidéo
Ca ressemble peut-être à un mauvais scénar d'espionnage, mais c'est en fait très sérieux. Des officiels Américains et Sud-Coréens parlent en effet de milliards de dollars, qui financeraient le programme nucléaire de Kim Jong-il, et les cadeaux de luxe importés au marché noir par le leader pour s'assurer l'allégeance du Parti et des élites Militaires (les Nations Unies ont en effet interdit l'export vers ce pays de produits de luxe, au sein d'une série de sanctions déjà entreprises après les tests de missiles balistiques et tests nucléaires de la Corée du Nord ces dernières années). Ce sont les sanctions se multipliant à l'égard du pays qui motivent, fort logiquement, l'exploration de nouvelles méthodes de financement par ceux qui ont à prouver leur loyauté à l'égard du régime.
Bien sûr, la Corée du Nord nie toute responsabilité et accuse Seoul d'avoir fabriqué cette conspiration de toutes pièces. Il paraît même qu'ils auraient ajouté : "comme le font d'habitude tous ces chiens de capitalistes à la solde des démons flagorneurs américains" avant de conclure par "quand nos rogues niveau 85 lâcheront leurs missiles nucléaires épiques sur vos faces d'impérialistes bourgeois, vous autres chiens de traîtres et patrons charlatans n'aurez pas d'autre choix que de plier l'échine face à la toute-puissance du véritable peuple". Ensuite, ils auraient Vanish en fufu.